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Mardi 26 juillet

 

 

La marche entraine le mouvement, elle donne du baume au coeur et ressource l'être humain, la Via Agatha c'est tout cela et encore bien plus. je vous invite à le découvrir dans ce résumé.

 

J'ai quitté mardi 26 juillet ma maison pour rejoindre à pied le parc de l'orangerie à Thiers. Branle bas de combat autour de la table qui sera le QG du chemin de Sainte Agathe pendant cinq jours. Annie est à la barre assistée par Marie-Claude.

Chacun, chacune arrive à son rythme , les marcheurs mais aussi quelques soutiens dont des élus. Nous sommes déjà ici dans l'écrin de nature, l'herbe et les arbres du parc sont un merveilleux sas avant de s'élancer sur le chemin.

Après avoir coupé le ruban, nous partîmes à 29 , une marche inter-générations, 70 ans séparant les plus jeunes de la doyenne. Il fait bon, le temps est couvert, j'entends les premiers conciliabules, les premières discussions et la recherche du balisage laisse crépiter quelques flèches amicales vers les organisateurs.

 

 

 

 

La première halte est pour l'atelier du malt sur la commune d'Escoutoux, Hugues nous reçoit dans ses locaux et va nous décortiquer étape après étape le processus qui amène à la bière. Vous n'imaginez pas la complexité des opérations et la précision des manœuvres quand vous dégustez une bière et que la mousse vient humecter vos lèvres.

Le premier pique nique a lieu au village du Grand Cognet, toute une partie du village vient nous saluer, discuter. Il y a dans la marche la rencontre des marcheurs mais aussi la rencontre des populations du territoire. C'est donc une double rencontre qui s'opère.

 

 

 

 

 

Nous repartons sous la chaleur et première erreur de chemin, environ 10 personnes prennent le bon chemin mais le reste de la troupe poursuit droit un chemin blanc écrasé de soleil et montant jusqu'à une route bitumée. Demi-tour et un kilomètre supplémentaire à rajouter au compteur.

Avant Vollore Ville c'est presque un mur qu'il faut grimper sous le château, heureusement le bistrot du bourg n'est pas loin : boissons et glaces sont très appréciés.

 

 

 

 

Les derniers kilomètres sont durs, il fait chaud, pas beaucoup d'ombre, les arrivées s'étalent sur presque une heure trente au gîte des quatre Vents.

J'ai l'honneur d'animer la première soirée culturelle avec quelques contes sortis de ma besace. Je conte debout ou assis , mes pieds nus faisant corps avec la terre.

Mon public se laisse bercer par les mots à même l'herbe et à l'ombre bienfaisante des arbres.

La soirée se termine par un repas substantiel : une truffade pris en commun par les marcheurs qui font la totalité du parcours.

Le crépuscule apaise, enveloppe chacun d'une douce sérénité, de petits groupes se forment dans le parc.

 

 

Mercredi 27 juillet

 

 

j'ai bien dormi dans le dortoir avec mes amis, le petit matin est agréable, comme le soir il est empli de fraicheur. Dehors, Annie et Marie-Claude installent la table, rituel de chaque matin et aussi de chaque arrivée d'étape qui permet de se sustenter, d'épancher sa soif, de s'inscrire , de demander des renseignements, de faire connaissance; c'est notre café éphémère.

Les marcheurs à la journée sont là dès huit heures pour s'organiser collectivement pour pouvoir le soir revenir au point de départ.

Second rituel,quelques minutes avant le départ, Marie Claude rappelle l'iconographie rattachée à sainte Agathe sur le parcours puis je donne quelques renseignements techniques.

Nous partîmes à 24 ce jour, le chemin passe à l'extrémité du lac d'Aubusson, certains d'entre nous, moi le premier n'avons pu résister à l'attrait d'une baignade matinale .

A Augerolles, ravitaillement à l'épicerie du coin, nous attendons Yves et Marie Christine victimes d'ampoules . Nos deux jeunes Aliennor et Oscar nous quittent épuisés et malades. Nous les retrouverons en bien meilleur forme pour la dernière étape. Seul Pascal le papa poursuit l'aventure.

Je perds mes lunettes de soleil, habituellement cela m'arrive une fois par an mais là c'est déjà la seconde fois et l'année n'est pas finie.

Pique nique sur l'esplanade de l'église d'Olmet, un beau lieu avec une très belle vue sur la campagne environnante. Lucien, un habitant du village connu de certains des randonneurs nous apporte deux thermos de café, très aimable attention appréciée à sa juste mesure.

 

 

 

 

L'oratoire de Chamaly nous rassure, dédié à sainte Agathe, il est inscrit au fronton «  Sainte Agathe protège les voyageurs »

Annie m'appelle catastrophée, la table s'est envolée, elle avait oublié de la sangler sur la voiture, elle ne s'en est pas aperçue tout de suite, peut être dans un futur plus ou moins lointain on découvrira la table dans un fourré et doctement on se demandera comment a-t-elle fait pour arriver jusqu'ici.

 

 

 

 

 

 

 

Sur la commune d'Olliergues, c'est deux Monique qui viennent à notre rencontre pour rendre visite à Anna, paysanne boulangère. De la céréale au pain , un bon pain bio estampillé »Nature et Progrès » est produit dans ce lieu. Anna et son mari Olivier nous ont ensuite concocté un délicieux gouter.

 

 

 

 

 

 

Cette seconde journée se termine par la plongée sur le Bourg d'Olliergues niché au bord de la Dore. Nous reposons nos pieds fatigués et ouvrons nos oreilles pour écouter le duo « Croq Notes » qui jongle avec les chansons de Brassens, certaines très connues et d'autres beaucoup moins. Nous sommes quarante dans la salle des fêtes, il y a bien sûr les marcheurs mais aussi des habitants, des touristes et deux élus de la cité. Le soir chacun rejoint son lieu d'hébergement ( chambres d'hôtes, amis ou camping)

Le camping est le terrain des sports prêté par la mairie, cinq tentes occupées par cinq hommes, les femmes ont déserté, elles n'auront pas la joie de prendre une douche collective dans les vestiaires.

C'est bien dommage !

 

Jeudi 28 juillet

 

Nous quittons Olliergues à 19. Yves souffre avec ses ampoules et aussi Marie-Christine qui elle a quitté ses chaussures de marche depuis hier.

Le chemin grimpe vers le hameau de Fougères où trône un châtaignier vieux de plus de trois siècles puis nous gagnons le hameau de Darnepesse.

C'est là qu'à lieu notre visite du jour. Nous sommes accueillis par Gérard qui avec sa compagne Élisabeth a embelli ce petit coin de nature . Les lieux se composent de deux bâtiments, tout d'abord, celui des trois chambres d'hôtes, des pièces uniques travaillées avec amour, des matériaux sains et une luminosité exceptionnelle. La localisation du bâtiment donne aux chambres un côté cabanes dans les arbres, ici le souci de la symbiose avec la nature est très fort, les toilettes sont sèches, pas de gaspillage d'eau. Le centre de nutrition est dans la même veine et après un brillant exposé de Gérard sur les activités et la philosophie du lieu, une collation nous est servie.

 

 

 

 

Il faut repartir presque à regret mais nous avons encore plus de quatorze kilomètres à effectuer et il est presque midi. Nous ne musardons pas lors de la traversée du bourg de Marat et remontons à travers prés parmi un troupeau de vaches Aubrac, à notre droite la tour de Gripel. Lorsqu'elle s'offre à notre premier regard elle semble intact posée au milieu de dame nature mais en montant on s'aperçoit mètre après mètre de son état de dévastation.

 

 

 

 

 

Les appareils photos ne chôment pas lors de la traversée du hameau de Saint James et toute la troupe s'écroule à 13 heures 30 sur une bande herbeuse pour le pique nique au dessus du village de Poumarat.

Nous continuons à nous élever, nous sommes protégés des rayons du soleil par un magnifique sous bois où les hêtres règnent en maitre en compagnie de gros blocs de rochers.

Le ruisseau de la Gerize serpente près d'un ancien moulin avant d'atteindre le Brugeron , lieu de ravitaillement et de recueillement dans l'église qui porte une statue de Sainte Agathe.Il reste quatre kilomètres pour gagner la Renaudie, traverser une forêt de hêtres et effleurer le hameau de Sainte Agathe où un oratoire lui est dédié.

Cette étape était très fleurie « l'étape des hortensias » comme l'a nommée Bruno. C'est vrai que dans chaque village, les hortensias étaient là pour nous fêter et certains étaient parés d'un bleu très profond.

 

 

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Nous sommes accueillis par madame le Maire, Les marcheurs aux ampoules Yves et Marie Christine arrivent bien plus tard mais l'épidémie d'ampoules se propage et Marie-Lou et Pascal en sont victimes également.

Trente personnes assissent au diaporama d'Yves Gueydon qui en une seule fois à rallier le Puy en Velay à Saint Jacques de Compostelle. La force émotionnelle qui se dégage de ce chemin lui confère le rôle de phare de la randonnée, d'autres marcheurs et surtout marcheuses de la Via Agatha l'ont effectué en partie ou en totalité mais en plusieurs fois. Nous terminons la soirée au gite communal de la Renaudie où notre groupe occupe tout l'espace et mène joyeuse ambiance malgré la fatigue.

 

 

Vendredi 29 juillet

 

 

Il fait déjà chaud ce matin, le groupe se scinde en deux, le gros de la troupe est emmené par Annie jusqu'à un point de jonction avec le groupe des «  sportifs ». En effet nous nous sommes aperçus en faisant la reconnaissance de cette étape qu'elle était trop longue mais entre temps, la mairie de la Chambonie nous avait octroyé une subvention. Donc je me sentais moralement engagé à passer à la Chambonie pour cette première Via Agatha.

Le groupe des sportifs est réduit, nous sommes six en plus de moi, Régine, Suzanne, Bruno, Hubert et Pascal. Belle montée sur la Chambonie par un agréable chemin herbeux. A la Chambonie nous marquons notre passage par une photo au panneau d'entrée et une autre devant la mairie, Hubert fait aussi de l'information aux très rares habitants rencontrés dans le bourg. Dans la forêt, je revois le très bel arbre moussu qu'Hubert identifie comme étant un charme. Malgré une très bonne allure, le gros du bataillon n'est plus là quand nous arrivons au point de jonction. Il nous a laissé un petit mot et est reparti depuis déjà un quart d'heure après une longue attente. Nous marchons à plein régime sur le chemin qui borde la rivière « Couzon » je rattrape une partie des marcheurs juste avant l'arrivée au hameau de Rosssias.

 

 

 

La Ferme du pot commun nous accueille, Guillaume nous explique son travail d'animateur nature, Mélina son activité de cueilleuse de plantes, Charly évoque son élevage de poules, canard, oies et dindons et Bruno les rejoint après avoir retiré ses pains du four. Après cette présentation et un échange nous visitons les lieux non sans acheter pains, brioches et tisanes.

Dans la foulée nous pique niquons sur place et c'est reparti pour Vollore Montagne par des chemins qui nous procurent de belles vues sur les montagnes du Sancy et des Dômes. Petit détour par la croix de Sainte Agathe puis visite de l'église du village où Sainte Agathe est aussi à l'honneur et elle est même dénommée église de sainte Agathe. Je profite du café épicerie pour le ravitaillement et prendre un café.

Rude montée à la sortie du bourg pour gagner la forêt d' Ayguebonne puis le village de Rochemulet. Nous manquons provisoirement le balisage pour retrouver Pascal qui était loin devant et qui a aussi manqué le bon chemin, une heure plus tard la même mésaventure se répétera pour lui. A Rochemulet , Florence à rejoint le groupe, Marie-Lou marche de plus en plus difficilement, elle a des ampoules depuis hier mais aujourd'hui c'est beaucoup plus douloureux et elle va même se perdre mais grâce à nos indications, Annie la retrouve rapidement en voiture.

 

 

 

L'arrivée à sainte Agathe est laborieuse, il est plus de dix huit heures, des adhérents , des habitants de la commune nous attendent autour du verre offert par l'association partenaire «  les amis de Sainte Agathe » Le correspondant de la Montagne et la Gazette Barthélémy est aussi présent pour prendre une photo de groupe

La compagnie la Balançoire de Billom nous offre un spectacle de marionnettes en plein air , nous sommes environ trente cinq à assister à ce spectacle qui interroge sur notre rapport à la nourriture.

 

 

 

 

La soirée n'est pas finie, Marie-Claude nous expose à l'église le cheminement de Sainte Agathe depuis son origine. C'est l'occasion d'apprendre une belle page d'histoire. Je découvre qu'avant l'apparition d'Agathe à Catane, des racines de la « légende » avait germé à Alexandrie en Égypte.

Nous nous retrouvons à vingt pour manger dans la salle des associations, un repas préparé et cuisiné de A jusqu'à Z par Daniel, le maire de la commune. Nul doute que plus d'un se souviendra de la soupe au pistou de Sainte-Agathe. Notre couchage n'est pas loin car nous dormons dans la même salle sur des matelas que le maire nous a procurés.

 

 

Samedi 30 juillet

 

 

Nous repartons à 24 pour notre dernière étape après avoir écouté attentivement dans l'église, les explications de Marie-Claude se rapportant à l'iconographie de sainte Agathe.

Le chemin passe par le château de Vaulx puis après quelques gouttes d'orage nous atteignons la croix des quatre chemins. C'est là que l'association éducateurs-voyageurs a acheté un bâtiment pour pouvoir s'occuper de jeunes en difficulté. Quatre des six éducateurs sont présents pour nous expliquer la philosophie de l'association et une visite des lieux, visite agrémentée d'une exposition photos. Ce bâtiment fut à une époque une auberge réputée dans le secteur, un généreux mécène a permit l'achat puis un financement participatif vient d'apporter 15 000 euros dans la corbeille, somme qui va servir à l'installation d'un système de chauffage.

Nous repartons après avoir grignoté quelques fruits et dégusté une boisson au gingembre concoctée par l'association.

L'orage menace, temps couvert et gris ce matin, de temps en temps quelques averses heureusement pas trop fortes.

Nous faisons halte pour le pique nique au village de Menbrun, porte de la vallée des rouets.

Nous nous restaurons à l'abri dans différents lieux( lavoir, abri bus, auvent de grange)

Au lavoir Suzanne se penche et son appareil photo saute dans l'eau ,suivi de près par son propriétaire qui va le repêcher une minute plus tard. A l'heure où j'écris, je ne sais pas si l'appareil photo est guéri de son coup de folie.

 

 

 

 

 

 

L'orage s'éloigne, le soleil revient pour nous permettre d'apprécier au mieux la vallée des rouets.

La Durolle coule et parfois cascade dans un décor végétal et minéral sous l'oeil d'anciens rouets qui ont contribué à une époque à la tradition coutelière de la cité thiernoise.

 

 

 

 

 

 

 

Nous arrivons en surplomb de Thiers par l'est et nous dévalons des escaliers puis nous profitons des anciens jardins de l'hôpital qui nous procurent une ombre bienfaisante.

Enfin nous retrouvons Annie, Marie-Claude et quelques adhérents de l'association au parc de l'orangerie.

Cette fois, il faut nous séparer, c'est l'heure des au revoir après 5 jours intenses de rencontres et d'échanges.

Dix marcheurs ont fait l'intégralité de cette première via Agatha dont cinq qui ont fait le grand parcours qui passe par la Chambonie.

On recommence l'année prochaine?

 

 

                                                                                        Jean-Marc

 

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